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Cinquante ans après la brique Lego vit toujours

La brique en plastique Lego, née au Danemark et empilée par les enfants du monde entier, a soufflé lundi ses cinquante bougies, résistant à l'épreuve du temps, des jeux électroniques et des crises financières. L e 28 janvier 1958, à 13 h 58, Godtfred Kirk Christiansen, le fils du créateur de l'entreprise familiale créée en 1932, Ole Kristiansen, déposait le brevet de cette brique si caractéristique avec ses tubes creux et ses tenons, qui permettent des assemblages à l'infini. Cet élément tout simple a donné naissance au jeu de construction le plus connu au monde, le plus populaire aussi. Avec deux briques, on peut réaliser 24 combinaisons d'assemblage, et avec six briques plus de 915 millions de possibilités.La clé d'un tel succès : « la brique Lego ne vieillit pas avec l'âge et fascine toujours car elle permet aux enfants, et autres, de donner libre cours et de développer leur créativité, imagination et curiosité », selon Charlotte Simonsen, porte-parole de Lego au siège de Billund, à l'ouest du Danemark.Un demi-siècle après sa création, plus de 400 millions d'enfants et d'adultes jouent chaque année avec ces briques qui s'imbriquent les unes aux autres. Ils passent quelque 5 milliards d'heures par an à les triturer.Et les briques d'aujourd'hui s'adaptent sans problème à leurs « sœurs » de 1958 constatent leurs adeptes enthousiastes. La brique Lego passionne même les grands. L'alpiniste sud-coréen Heo Young-Ho, qui avait gravi le mont Everest en 1987, avait laissé derrière lui dans la neige un jeu Lego.« J'ai toujours gardé dans une caisse au grenier les briques de mon enfance, qui ne se démodent pas et remplies de souvenirs de longues heures passées à les assembler avec des copains » confiait Alexander, 21 ans, un fan de Lego.Concurrence des jeux électroniquesPrimo, Quatro, Duplo, Toolo, Technic, Mindstorm etc.., la brique Lego se décline avec l'âge du bébé à l'ado, possédant une adhérence du moulage des pièces unique, rendant le piratage extrêmement difficile.Pourtant, la brique a connu de graves crises à la fin des années 90, ébranlée par la concurrence des jeux électroniques, qui a mis à genoux pour la première fois l'un des fleurons du marché du jouet dans le monde.Elue « Produit du siècle » en 1999 par le magazine économique américain Fortune, la brique traversera une période de fortes turbulences qui ont failli la reléguer aux oubliettes à jamais.Lego, qui s'est diversifié dans les parcs d'attractions et les produits dérivés (vêtements, livres, montres, multimédia), plongera dans le rouge à quatre reprises (1998, 2000, 2003 et 2004) avec des milliards de couronnes de pertes.Certains experts avaient néanmoins prédit la mort par vieillesse de la brique multicolore, à l'instar du pédagogue et chercheur dans le domaine de jouets, Torben Hangaard Rasmussen.« Les briques Lego appartiennent à l'ère industrielle où les enfants aimaient construire, jouer les ingénieurs en herbe. Aujourd'hui, les jouets les plus populaires prennent leurs racines dans le monde virtuel », estimait-il en 2004. Au plus fort de la crise, au début de 2004, son propriétaire, Kjeld Kirk Kristiansen, reprenait les choses en mains, en vain. Quelques mois plus tard, il jetait l'éponge, après avoir injecté 800 millions de couronnes de sa fortune personnelle dans l'entreprise menacée.Il laissera la place à un jeune directeur de 35 ans, Joergen Vig Knudstorp, qui poursuivra le redressement de la société à coup de licenciements et de fermetures de sites, de délocalisations et de cessions des activités annexes.Les ventes en 2006 (dernières statistiques disponibles) dans 130 pays se sont élevées à 7,8 milliards de couronnes (1,04 milliard d'euros).Sept boites Lego sont vendues chaque seconde dans le monde, et 19 milliards d'éléments sont fabriqués chaque année permettant de couvrir cinq fois le tour de la terre.
Un satellite espion américain menacerait de s'écraser sur Terre suite à une perte de contrôle. Si le cas n'est malheureusement pas exceptionnel, les matières toxiques qu'il pourrait contenir suscitent l'inquiétude d'autant plus que les précisions apportées pour le moment par le Pentagone restent bien maigres.Le Pentagone a confirmé dimanche 26 janvier qu'un satellite espion avait quitté son orbite et pourrait s'écraser sur Terre fin février - début mars.Ce qui pose problème c'est à la fois le lieu d'impact mais aussi les matières dangereuses qui pourraient être contenues dans le satellite. L'endroit où pourrait s'écraser le satellite n'est pas encore connu ou dévoilé tandis que les "les agences gouvernementales concernées surveillent la situation", a déclaré Gordon Johndroe, porte-parole du Conseil de sécurité nationale qui tente de rassurer en précisant que "de nombreux satellites dans le passé ont quitté leur orbite et sont tombés sans dommages. Nous étudions les différentes options pour atténuer tout dommage possible que pourrait causer ce satellite."Le lieutenant-colonel Karen Finn, cité par l'Agence France Presse, a indiqué que "le département de la Défense suit actuellement la situation" sans pour autant confirmer la présence éventuelle de substances toxiques à bord du satellite ni même le type du satellite.Toutefois, des spécialistes qui suivent les opérations menées par les satellites espions pensent qu'il pourrait s'agir d'un satellite expérimental fabriqué par Lockheed Martin et lancé en décembre 2006 de la base de Vandenberg en Californie à partir d'une fusée Delta II. Peu de temps après sa mise en orbite, les opérateurs au sol ne réussirent plus à le contrôler ni à communiquer avec...D'après un expert du renseignement militaire américain cité dans The New York Times, John Pike, un retour sur Terre de ce satellite espion pourrait fragiliser le secret-défense des Etats-Unis car habituellement les navettes sont programmées pour s'échouer en mer, et ce pour qu'aucun autre pays ne puisse y avoir accès. M. Pike a par ailleurs exclu l'hypothèse d'un tir de missile pour détruire l'engin, mettant en avant le risque que d'éventuels débris de l'appareil n'entrent dans l'atmosphère et viennent percuter la Terre. Selon lui, le satellite espion pèserait environ neuf tonnes et aurait la taille d'un bus de petite taille.
Les risques pour l'environnement et la santéJohn Pike a précisé que le satellite comprend du béryllium, un métal léger utilisé dans la construction aérospatiale assez toxique et pouvant déclencher d'importants troubles respiratoires. Par contre, l'expert a indiqué qu'il était peu probable qu'il soit doté de combustible nucléaire.De plus, les débris du satellite pourraient contenir de l'hydrazine, une substance chimique hautement toxique, utilisée comme carburant pour la plupart des satellites. Chez l'homme, l'hydrazine est reconnu pour être un fort irritant de la peau, des yeux et del'appareil respiratoire, caractérisé par une odeur ammoniaquée forte selon un rapport de l'INERIS. Or, il pourrait rester une certaine quantité d'hydrazine dans le satellite. Deux cas de figure sont alors avancés : soit le réservoir se désintègre en pénétrant dans l'atmosphère ce qui conduirait à la combustion visible de l'hydrazine dans l'atmosphère, ou bien le réservoir parvient jusqu'au sol dans son intégrité, dans quel cas il présenterait à l’impact un risque pour les éventuels organismes vivants à proximité.
Une situation qui n'est pas exceptionnelleL'expérience n'est pas nouvelle puisqu'en janvier 1978, un satellite espion russe (Cosmos 954) mu par un réacteur nucléaire s'était écrasé dans le grand Nord Canadien sans autres conséquences. En 1979, la station spatiale Skylab, un engin de 78 tonnes abandonné par la NASA, avait quitté son orbite. Ses débris étaient tombés dans l'océan Indien et sur une région reculée de l'ouest de l'Australie, sans causer de dégâts importants. En 1983, un autre satellite russe (Cosmos 1402) s'était désintégré dans l'atmosphère en février 1983 au dessus de l'océan Indien, mais des traces de plutonium avaient été détectées jusque que dans la neige tombée sur l'Arkansas, dans le sud des Etats-Unis.Enfin, en 2002, un satellite scientifique de plus de trois tonnes s'était désintégré en pénétrant dans l'atmosphère terrestre, et ses débris étaient tombés sur le golfe Arabo-Persique, à plusieurs milliers de kilomètres de la zone anticipée de leur chute.Non satisfaits de polluer notre support de vie immédiat, la pollution orbitale est devenue depuis quelques dizaines d'années un vrai défi. En effet, depuis les débuts de la conquête spatiale, l'activité humaine a entraîné la production dans l'espace d'un très grand nombre d'objets de toutes tailles. Les évaluations récentes comptabilisent ainsi environ 10 000 objets d'une taille supérieure à 10 cm, 200 000 objets entre 1 et 10 cm et 35 000 000 objets compris entre 0,1 et 1cm. Les particules d'une taille inférieure à 0,1 cm sont, bien sûr, encore plus nombreuses. Pour la plupart des tailles d'objets dans l'Espace, la pollution créée par l'Homme est maintenant devenue supérieure à l'environnement naturel dû aux météorites selon le Centre National d'Etudes Spatiales.Heureusement, la plupart du temps, les objets qui quittent leur orbite se désintègrent dans l'atmosphère et les résidus éventuels sont trop petits pour causer de vrais dégâts.