C'est une première mondiale. Des robots volent la vedette aux hommes sur les planches d'un théâtre. Sur scène les machines se déplacent en toute autonomie et sont même capables d'éviter les obstacles, grâce à des capteurs lasers. « Pour nous, c'est la concrétisation d'un rêve, d'un rêve de science fiction. Nous parlions il y a quelques années d'avoir un robot chez nous pour nous assister au quotidien. En voyant maintenant ces robots sur scène on constate que c'est déjà une réalité » se réjouit Pierre Lamont, ingénieur chez bluebotics, les constructeurs des robots.
« Jouer pour deux »
L'interaction homme-machine n'est pourtant pas pleinement réalisée puisque la plupart des mouvements des robots sont programmés à l'avance. Pour donner l'illusion d'une chorégraphie spontanée, les acteurs doivent donc suivre le rythme avec une précision métronomique. Si le timing n'est pas parfait, tout s'effondre : « On ne peut pas tout à coup laisser respirer les choses différemment entre deux actions. On doit absolument garder le rythme, sinon on a l'impression que nous sommes à côté de la plaque » précise la comédienne Laurence Iseli, avant d'ajouter « quand on joue avec un robot il faut jouer pour deux car le robot ne parle pas, il ne donne pas la réplique et ne réagit pas à nos actions ».
Plus qu'un exploit technologique
Ce monde métallique, muet et anonyme a germé dans l'esprit de Christian Denisart il y a dix ans déjà. Aujourd'hui, le metteur en scène lausannois savoure de voir enfin cet univers imaginaire se matérialiser sur scène. Il insiste toutefois : « Si on fait un exploit technologique c'est raté. Si les gens ne retiennent que la dimension technique c'est raté. On essaie de raconter une histoire et on veut montrer que ces machines peuvent devenir des personnages. » Plus qu'une prouesse technique, le spectacle se veut en effet davantage une fable contemporaine: L'histoire d'un homme qui préfère les robots aux humains. Allant même jusqu'à remplacer par un automate la femme qu'il ne parvient pas à séduire. Or, il l'apprendra, remplacer les hommes par des machines comporte un risque : celui de se retrouver au final, plus seul encore….
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